19 septembre 2024

Seneinfo

Restez toujours informé

Amadou Kane : « Dakar œuvre en faveur d’un partenariat renforcé contre le terrorisme »

« En recevant le Premier ministre espagnol à Dakar, le Président Bassirou Diomaye Faye a appelé à une mobilisation euro-africaine pour faire face au terrorisme, car convaincu que les défis entre l’Afrique et l’Europe sur le sujet sont communs. Cet appel fait suite à la prolifération des groupes armés au Mali et Burkina notamment, des proches voisins du Sénégal.

Mais cette annonce a soulevé l’ire des militants qui se disent panafricanistes. Également une partie de la presse régionale pro-junte l’accuse d’ingérence et marque sa déception. Ils reprochent au Sénégal de défendre ses intérêts stratégiques et de ne pas adhérer à l’aventure de l’Association des États du Sahel.

Or, les trajectoires politiques et démocratiques entre les pays sont différentes, de même que l’orientation sécuritaire prise par chacun d’eux. Il se trouve également que l’option sécuritaire du Sénégal semble pour le moment payante, car il ne s’est pas agi pour Dakar de sous-traiter l’intégrité de son territoire ou la sécurisation de ses frontières et de ses populations à une puissance étrangère. Enfin, le Sénégal n’est pas dirigé par une junte mais par un président démocratiquement élu à l’issue d’un scrutin libre et transparent.

Les États de l’AES ont fait un choix souverain de mettre fin à leur coopération militaire avec les Nations Unies, la France et les USA, au nom de la souveraineté. Le Sénégal, aussi souverain que ces pays, a lui adopté une autre démarche qui relève d’une foi en le multilatéralisme, la coopération internationale et la diplomatie douce. A ce propos, Dakar reste sur sa position de neutralité stratégique et son jeu d’équilibre des alliances. Certes ses partenaires les plus solides sont Paris, Rabat et Washington, mais Dakar ne se ferme pas et s’ouvre à tous les investissements tant qu’ils profitent à l’économie nationale, au renforcement de la démocratie et au maintien dans le cadre de l’intégration régionale« .

KHALIL KAMARA.