Des smartphones chinois piratés dès leur fabrication

Google a confirmé la présence de « backdoors » – ou portes dérobées – sur certains smartphones Android conçus en Chine. Le problème remonte à 2016.

Les cybercriminels n’attendent plus que les smartphones sortent de l’usine pour les pirater. Google a confirmé ce 6 juin l’existence de portes dérobées sur des appareils Android. Destinés à récupérer des informations sensibles à l’insu du propriétaire d’un smartphone, ces outils étaient installés avant même que les appareils n’arrivent en magasin. 

La société de cybersécurité Dr. Web a été la première à mentionner ce problème, dès juillet 2017. A l’époque, l’entreprise avait notifié Google de l’intégration d’un outil baptisé « Triada » dans bon nombre de smartphones tournant sous Android (le système d’exploitation mobile de Google), et ce depuis 2016. Les téléphones en question avaient été conçus par deux entreprises chinoises, Nomu et Leagoo.

Une probabilité infime d’être touché en France

Les conclusions de Dr. Web ont été confirmées ce jeudi par Google, à l’occasion d’une conférence donnée à Montréal par l’un des chercheurs en sécurité de l’entreprise, comme repéré par Ars Technica. La porte dérobée en question permettait de prendre le contrôle du téléphone, en téléchargeant des applications depuis le Google Play Store – sans que l’utilisateur ne s’en aperçoive, puis en faisant apparaître du spam et des publicités rémunératrices pour les hackers.

Le chercheur en sécurité de Google y voit une preuve du regain d’habileté et d’inventivité des hackers pour espionner leurs victimes ou leur dérober des données personnelles. Google s’est en revanche gardé de nommer les modèles concernés. 

Fin 2016, le New York Times révélait l’existence d’un logiciel espion installé nativement par la société chinoise AdUps sur 700 millions d’appareils Android. L’outil en question pouvait ainsi collecter les données de leurs utilisateurs, du numéro IMEI à l’historique des appels, en passant par la position de l’appareil ou encore la liste de contacts et les applications utilisées. Soit la quasi intégralité des informations transitant sur le smartphone. Ces dernières étaient transmises toutes les 72 heures à un serveur localisé en Chine. ZTE, Huawei et BLU Products, trois fabricants chinois, avaient alors été pointés du doigt. 

bfmtv