« Désœuvrés et laissés à eux-mêmes, les jeunes semblent faire de la violence un exutoire », Lagina Gomis

La violence est devenue, pour la jeunesse sénégalaise une arme pour exprimer son mécontentement. Destructions de biens publics, vols, agressions physiques ou sexuelles sont monnaies courantes. Désœuvrés et laissés à eux-mêmes, les jeunes semblent faire de la violence un exutoire.
Dans le sport, quelle que soit la discipline, les démons de la violence prennent le dessus sur la passion qui est censée être un facteur de rassemblement.
Stigmatisée à tort ou à raison, la banlieue, avec son taux de précarité sociale très élevé, n’échappe pas à la règle. L’arène nationale est souvent envahie par une horde de jeunes qui déversent un excès d’adrénaline sur les biens d’autrui emportant tout sur leur passage. Les matchs de navétanes, n’en parlons pas !
Les raisons de ce désordre social sont multiples. D’un côté, L’Etat semble avoir, de plus en plus, du mal à assurer sa mission régalienne de garant de l’ordre public en veillant à la sécurité des biens et des personnes.
De l’autre côté, la plupart des parents, soumis à la dure réalité socio-économique de la vie, ont démissionné quant à l’éducation de leurs enfants.
Ainsi, sans repères, ni espoir de lendemains meilleurs, révoltés et furieux, les jeunes déversent leur colère sur les biens publics, croyant ainsi résoudre leur problème ou, du moins, se faire entendre.
Or, brûler les biens publics ne résout rien, ne sert à rien si ce n’est qu’à anéantir l’effort du contribuable qui n’est personne d’autre que nous-mêmes.
Le mal vivre de cette jeunesse démunie, incomprise, rejetée est dramatique. Elle est au bord du gouffre, du chaos. Des solutions imminentes doivent être trouvées.
Que faire ?
Lagina Gomis (Les Chroniques de Lagina)