Dieynaba Ndiaye et Alioune Badara Mbacké : Un dernier rebondissement dans l’affaire attendu ce lundi

Le procès en appel de Dieynaba Ndiaye, prévu ce lundi 9 décembre 2024, suscite une vive attention au Sénégal. Cette jeune femme, incarcérée depuis plusieurs semaines, espère voir son jugement révisé pour retrouver sa liberté. Soutenue par des collectifs féministes et de nombreux citoyens, elle est considérée comme une victime de violences conjugales injustement emprisonnée.

Contexte de l’affaire

En février 2024, Dieynaba Ndiaye épouse Alioune Badara Mbacké, médecin-chef du district sanitaire de Matam. Leur union prend rapidement une tournure dramatique : dès les premières semaines, Mme Ndiaye rapporte des violences physiques et psychologiques. En mars, une violente dispute éclate lorsqu’elle découvre des messages compromettants sur le téléphone de son mari. L’altercation lui vaut de graves blessures, justifiées par un certificat médical d’incapacité temporaire de travail de 10 jours.

Des condamnations controversées

Malgré une plainte déposée par Mme Ndiaye pour « coups et blessures volontaires, violences, voies de fait, injures et non-assistance à personne en danger », elle se retrouve accusée de « collecte illicite de données à caractère personnel ». Le tribunal la condamne alors à trois mois de prison ferme et à une amende de quatre millions de francs CFA, une décision qui a choqué l’opinion publique.

Alioune Badara Mbacké, de son côté, a été jugé le 23 octobre 2024. Il a écopé de 45 jours de prison ferme pour les violences conjugales, une peine jugée légère par les défenseurs des droits des femmes.

Mobilisation pour sa libération

La condamnation de Dieynaba Ndiaye a provoqué une vague d’indignation. Des organisations féministes et de défense des droits humains ont dénoncé une justice perçue comme biaisée, appelant à sa libération immédiate. Plusieurs manifestations ont eu lieu, exigeant également une prise de position de l’Ordre des médecins sur le comportement de Dr Mbacké.

Durant ses 49 jours de détention à la Maison d’arrêt des femmes de Liberté 6, l’état de santé de Mme Ndiaye s’est gravement détérioré, nécessitant son hospitalisation à Dakar. Son avocat, inquiet, a alerté sur l’impact psychologique et physique des événements, craignant une aggravation de sa peine.

Ce procès en appel représente une ultime chance pour Dieynaba Ndiaye de recouvrer sa liberté et de voir sa dignité rétablie. L’affaire est devenue un symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes et de la nécessité d’une justice équitable.

SIDY MOHAMET.