6 avril 2025

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Éric Zemmour sanctionné pour ses propos sur Pétain et les juifs français

Dans un retentissant verdict rendu mercredi, la cour d’appel de Paris a condamné Éric Zemmour, leader du parti d’extrême droite Reconquête, à une amende de 10 000 euros. Cette décision fait suite à des propos polémiques tenus par Zemmour en 2019, où il affirmait que le maréchal Pétain aurait « sauvé » des juifs français durant la Seconde Guerre mondiale. Ce jugement a été motivé par une accusation de contestation de crime contre l’humanité.

Auparavant, Éric Zemmour avait bénéficié d’une relaxe en 2021 par le tribunal de Paris, puis par la cour d’appel en 2022. Néanmoins, la Cour de cassation, alertée par cinq associations parties civiles ainsi que par le parquet général, a annulé cette relaxe, ouvrant la voie à un nouveau procès.

Selon un communiqué abordé par le site Sud Quotidien, Zemmour a déclaré qu’il n’avait jamais eu l’intention de « défendre Pétain », et qu’il allait faire appel de cette décision en se pourvoyant en cassation. En plus de l’amende, la cour l’a condamné à verser un euro symbolique de dommages et intérêts et 1 200 euros pour couvrir les frais de justice de chacune des associations plaignantes.

Les déclarations controversées de Zemmour ont eu lieu le 21 octobre 2019, lors d’un débat avec Bernard-Henri Lévy sur CNews. Bernard-Henri Lévy avait critiqué Zemmour pour ses propos, qualifiant de « monstruosité » et de « révisionnisme » l’affirmation selon laquelle Pétain aurait sauvé les juifs français. À cela, Zemmour avait répondu que ses commentaires reflétaient « encore une fois le réel ».

En mai 2022, la cour d’appel avait initialement jugé que bien que les paroles de Zemmour puissent offenser les familles des déportés, elles ne visaient pas à minimiser les victimes de la déportation ou la politique des camps de concentration. Cependant, la Cour de cassation a contesté cette évaluation, jugeant que les propos pourraient effectivement constituer un délit, même envers une figure politique non condamnée pour crime contre l’humanité.

Abdou Nar Dia.