4 janvier 2025

Seneinfo

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Le Mali accuse l’Algérie d’ingérence et de soutien au terrorisme

Le Mali a exprimé son mécontentement face à ce qu’il considère comme une ingérence continue de l’Algérie dans ses affaires intérieures, l’accusant également de soutien à des « groupes terroristes ». Cette prise de position a été formulée par le ministère malien des Affaires étrangères, mercredi 1er janvier, mettant particulièrement en cause « la proximité et la complicité » d’Alger avec des factions déstabilisatrices.

Dans un communiqué publié récemment, Bamako a reproché à Alger d’abriter ces groupes menaçants pour la stabilité du Mali. Cette déclaration vient accentuer les tensions entre les deux pays, notamment après que l’Algérie ait historiquement joué le rôle de médiateur dans le conflit touareg dans le nord du Mali. Cependant, le Mali, se sentant trahi, met en avant les propos du chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, dont les commentaires sur la stratégie malienne de lutte contre le terrorisme ont été relayés par voie de presse.

Selon nos confrères de Sud Quotidien, Bamako condamne fermement ce qu’il perçoit comme une « nouvelle ingérence » et rappelle que les choix stratégiques dans la lutte contre les forces armées terroristes sont du ressort de sa souveraineté nationale, ainsi que celle de ses voisins, notamment le Burkina Faso et le Niger. Ensemble, ils ont formé une entité confédérale après leur rupture avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

La tension s’illustre également par la récente annonce, faite par la junte malienne au pouvoir depuis le coup d’État de 2020, de mettre un terme, à partir du 25 janvier 2024, à l’accord de paix d’Alger signé en 2015. Jadis considéré comme essentiel pour la pacification du pays, cet accord a été jugé caduc avec la reprise des conflits dans le nord. Ces événements s’inscrivent dans une série de ruptures entreprises par les autorités de Bamako, qui se sont notamment éloignées de leurs partenaires européens pour s’approcher de la Russie, forçant par ailleurs la Minusma à quitter la région après une décennie d’activité.

Les révoltes touarègues qui ont éclaté en 2012 pour l’autonomie ou l’indépendance du nord du pays ont favorisé l’émergence de groupuscules islamistes, menant à une intervention militaire française. Bien que l’accord de 2015 ait été signé, l’insécurité persiste avec la présence de groupes jihadiques affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique.

ABDOU NAR DIA.