28 mai 2025

Seneinfo

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La diffusion de fausses nouvelles est un sujet complexe et préoccupant. Elle peut avoir des conséquences graves, comme la désinformation du public, la perturbation de l’ordre social, ou même des implications légales. Elle peut prendre de nombreuses formes, notamment des articles de presse fabriqués, des articles mêmes manipulés, des vidéos truquées et des comptes de médias sociaux automatisés diffusant de la propagande.

Par exemple, au Sénégal, l’article 255 du Code pénal prévoit des sanctions sévères pour la publication ou la diffusion de fausses nouvelles, avec des peines allant jusqu’à trois ans de prison et des amendes de 100.000 à 1.500.000 francs lorsque la publication, la diffusion, la divulgation, la reproduction, faite ou non de mauvaise foi, aura entraîné la désobéissance aux lois du pays, porté atteinte au moral de la population, ou jeté le discrédit sur les institutions publiques ou leur fonctionnement.

Les mêmes peines sont encourues lorsque cette publication, diffusion, divulgation ou reproduction, est susceptible d’entraîner les mêmes conséquences. Dans tous les cas, les auteurs pourront être frappés d’interdiction de séjour pendant cinq ans au plus.

La tentative du délit sera punie comme le délit consommé ; elle est constituée notamment par le dépôt légal au parquet du procureur de la République, des exemplaires du journal ou de l’écrit périodique contenant les nouvelles fausses, les pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers.

La lutte contre la diffusion de fausses nouvelles est un défi complexe qui nécessite une approche multidimensionnelle impliquant :
-L’éducation aux médias : pour aider les gens à développer des compétences de pensée critique et à reconnaître les fausses nouvelles ;
-La vérification des faits : par des organisations indépendantes pour évaluer l’exactitude des informations ;
-La responsabilité des plateformes : pour que les plateformes de médias sociaux prennent des mesures pour limiter la diffusion de fausses nouvelles sur leurs sites ;
-La législation : dans certains pays, des lois existent pour criminaliser la diffusion intentionnelle de fausses nouvelles qui causent un préjudice ;
-La collaboration internationale : pour partager les meilleures pratiques et coordonner les efforts de lutte contre la désinformation transfrontalière.

Il est important de noter que la lutte contre les fausses nouvelles doit se faire dans le respect de la liberté d’expression. Toute mesure visant à contrer la désinformation doit être proportionnée et ne doit pas être utilisée pour réprimer la dissidence ou museler les voix critiques.

Ahmed SOW, Juriste en Droit Privé