6 mars 2025

Seneinfo

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Me Ngagne Touré démolit les chiffres des 3000 licenciements : « Aucune preuve solide »

Me Ngagne Touré, Directeur Général de la SOMISEN S.A et Président de la Jeunesse Patriotique du Sénégal (JPS), a exprimé ses doutes concernant les chiffres avancés par certains sur les 3000 licenciements dans les structures publiques et parapubliques, affirmant qu’ils sont non fondés et ne reposent sur aucune preuve solide. Selon lui, ces informations doivent être accompagnées de preuves, notamment des tableaux et des détails sur les structures à l’origine des licenciements.

« Qui a avancé ce chiffre de 3000 licenciements ? Ceux qui véhiculent ces rumeurs doivent le prouver avec des preuves concrètes et des explications claires », a déclaré Me Touré lors de son intervention mardi soir sur RFM, dans l’émission Quartier Général. Il a ajouté qu’il ne donne aucun crédit à ces informations et que les journalistes ont le droit d’y croire, mais que lui ne les considère pas comme fiables.

Me Touré a ensuite souligné que, bien que chaque travailleur licencié ait droit à une défense, les raisons des licenciements varient en fonction des réalités économiques des structures. Par exemple, un directeur général (DG) d’une entreprise, après un audit, pourrait prendre des mesures qui mènent à des licenciements. « Si vous constatez des licenciements, allez interroger les responsables de ces décisions et demandez-leur les causes exactes », a-t-il précisé.

Loin de se concentrer uniquement sur les licenciements, Me Touré a élargi la discussion sur la situation économique du Sénégal. Il a évoqué la gestion de l’État, soulignant que l’administration publique était devenue trop pléthorique, avec environ 180 000 employés. Entre 2019 et 2024, la masse salariale de l’État a augmenté de 74%, ce qui, selon lui, a nécessité un audit minutieux. « Deux constats majeurs ont été faits : d’une part, la dette du Sénégal représente 99% des richesses créées, et d’autre part, le déficit budgétaire est de 12,3% », a-t-il expliqué.

Pour rectifier cette situation, Me Touré a précisé que l’État prévoit de jouer sur deux axes : augmenter les ressources financières en adaptant les codes fiscaux et des douanes aux réalités économiques, sans augmenter les taux, et diminuer les dépenses fiscales dont bénéficient certaines entreprises. Cela, selon lui, devrait permettre d’augmenter les recettes de l’État tout en réduisant le train de vie de l’administration.

In fine, il a insisté sur le fait que tout recrutement dans l’administration doit être justifié par un besoin réel, et que les employés doivent être placés là où ils sont réellement utiles. Pour lui, un DG qui fait face à une administration trop nombreuse et inefficace ne peut que prendre des mesures de rationalisation, et il a de nouveau appelé à interroger les responsables des licenciements pour en comprendre les véritables raisons.

Mangoné KA.