Après des mois d’une campagne qui ne disait pas son nom, le républicain Ron DeSantis a levé les derniers doutes autour de son ambition présidentielle. Le gouverneur de Floride a annoncé, mercredi 24 mai sur Twitter, sa candidature à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2024.
Il n’y avait plus guère de suspense. Les rumeurs, ces derniers jours, étaient de plus en plus insistantes. Mardi 23 mai, le voile était un peu plus levé par Elon Musk en personne ; dans un échange avec le Wall Street Journal, le patron de Tesla, SpaceX et Twitter avait déclaré : « Je vais interviewer Ron DeSantis et il a une sacrée annonce à faire. »
Ce mercredi 24 mai, un nouveau, mais essentiel, pas en avant a été fait quand le gouverneur conservateur a déposé, auprès des autorités électorales américaines, un document formalisant son grand projet. Ne manquait plus que l’annonce.
Et elle est arrivée peu après 18 heures heure de Miami (22 heures TU). Dans un message posté sur Twitter, l’ancien officier de marine, Ron DeSantis a rendu la chose officielle : « Je suis candidat à la présidence pour mener le grand retour de l’Amérique. » Ces quelques mots sont accompagnés d’une vidéo d’une minute et 14 secondes.
Le gouverneur, qui va affronter l’ancien président Donald Trump pour l’investiture républicaine, devait échanger à ce sujet avec Elon Musk, toujours sur Twitter, dans un Space. Mais de sérieux problèmes techniques ont perturbé le déroulé de l’émission, écoutée par des centaines de milliers d’utilisateurs.
Problèmes techniques
Pendant près de 25 minutes, avalanches d’incidents techniques, coupures à répétition, longs silences. Impossible d’entendre le gouverneur de Floride. Pour meubler, il a même fallu diffuser de la musique, toute cela en raison d’un trop grand nombre de connexions, plus 700 000 auditeurs en simultané. Un record et les serveurs de Twitter n’ont pas supporté. « Merci de votre patience », « votre micro n’est pas ouvert »… le patron de Twitter a tenté tant bien que mal de gérer cette situation chaotique. Le gouverneur a aussi essayé de dérouler sa vision pour le pays, prenant pour exemple la Floride, qu’il a transformé en laboratoire des idées conservatrices. « Je m’engage à être un dirigeant énergique qui s’attaquera aux questions importantes », a-t-il en outre promis.
Mais son message a semblé parasité par la série de bugs autour de ce lancement, qui ont aussi fait les choux gras de son adversaire pour la primaire, Donald Trump. « Je connais Ron. La façon dont il a géré son annonce, c’est comme cela qu’il gérerait le pays », a réagi l’ancien président américain, le tout en postant l’image d’une explosion de fusée au décollage. « Ron disaster », tweete de son côté son fils Don junior.
Le vainqueur de ces primaires républicaines affrontera en novembre 2024 le candidat choisi par le parti démocrate – très probablement Joe Biden. Le dirigeant octogénaire s’est, lui aussi, empressé de moquer le lancement de campagne de Ron DeSantis. « Ce lien-ci fonctionne », a ironisé le président-candidat dans une publication Twitter redirigeant vers sa campagne de levée de fonds.
Un nouvel élan à trouver pour DeSantis
Le gouverneur, dans lequel de nombreux conservateurs ont placé leurs espoirs pour la présidentielle après sa réélection triomphale en Floride en novembre 2022, accuse désormais un sérieux retard face à Donald Trump, selon de nombreuses enquêtes d’opinion. Ce dernier s’est envolé dans les sondages depuis son inculpation. Pourtant, au lendemain de sa réélection triomphale en novembre au poste de gouverneur de Floride, Ron DeSantis talonnait Donald Trump dans les sondages. Le New York Post, tabloïd conservateur du groupe Murdoch, titrait en Une, « DeSantis, le futur ».
Mais DeSantis a multiplié les erreurs qui ont refroidi les leaders républicains, rappelle notre correspondant à Miami, David Thomson. En mars 2023, il qualifie la guerre en Ukraine de « simple dispute territoriale ». Ses apparitions publiques sont souvent perçues comme socialement étranges par les commentateurs et il se montre froid, peu à l’aise dans ces interactions. Le principal handicap du conservateur, père de trois enfants est en effet un manque de charisme, pointé de toutes parts. Et sur lequel le camp Trump n’hésite pas à l’attaquer. Trump « l’écraserait en débat télévisé », selon Thomas Kennedy, un opposant au conservateur Ron DeSantis.
Les autres candidats républicains déclarés – Nikki Haley, Tim Scott, Asa Hutchinson – dépassent eux pour l’instant rarement les 5% d’intentions de vote. RFI
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