21 janvier 2025

Seneinfo

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Saïf al-Islam Kadhafi accuse à nouveau Nicolas Sarkozy de financement libyen

Dans un entretien exclusif rendu public par RFI, Saïf al-Islam Kadhafi, fils cadet de Mouammar Kadhafi, a choisi de briser un long silence et de renouveler ses accusations envers l’ancien président français Nicolas Sarkozy. Cet échange écrin de révélations intervient alors que le procès de Sarkozy et de onze autres accusés pour le financement présumé de sa campagne présidentielle de 2007 est en cours à Paris, depuis deux semaines.

Saïf al-Islam Kadhafi a communiqué avec RFI à travers un intermédiaire. Bien que sceptique quant à une nouvelle interview, l’entourage du fils Kadhafi a recueilli ses propos, transcrits en français et vérifiés par la radio. Kadhafi a réitéré des allégations antérieures, affirmant que depuis 2011, des pressions diverses ont été exercées sur lui concernant son témoignage, des pressions qu’il attribue notamment à l’ancien président français.

Il pointe du doigt plusieurs intermédiaires, comme un certain Noël Dubus, déjà impliqué dans d’autres affaires, qu’il accuse d’avoir tenté de négocier son silence en échange de promesses avantageuses, notamment la libération de son frère Hannibal incarcéré au Liban. Saïf al-Islam Kadhafi affirme que ces tentatives se sont renouvelées jusqu’à une date non précisée, mais il a catégoriquement refusé de céder à ces demandes.

Les accusations de Saïf envers Sarkozy incluent aussi des affirmations sur le transfert de fonds libyens. Il soutient avoir personnellement supervisé la remise de 5 millions de dollars en espèces à Claude Guéant, à l’époque directeur de cabinet de Sarkozy, pour financer sa campagne de 2007. Ces fonds auraient transité à travers un réseau incluant Béchir Saleh, homme de confiance de Kadhafi, et l’intermédiaire Alexandre Djouhri.

L’avocat de Nicolas Sarkozy, Christophe Ingrain, a catégoriquement réfuté ces allégations. Il qualifie les dépositions de Saïf al-Islam Kadhafi de « non seulement fantaisistes, mais également très opportunistes », particulèrement alors que le procès vient seulement de débuter. Ingrain assure que depuis une décennie, les accusations prolifèrent sans preuve concrète.

Parallèlement, des noms comme Souha al-Bedri et Hannibal Kadhafi, souvent cités comme intermédiaires dans cette affaire, ont démenti toute coopération dans ce sens. Saïf al-Islam Kadhafi persiste, évoquant même des preuves encore détenues par des acteurs libyens, mais auxquelles la justice française n’aurait pas eu accès à ce jour.

RFI, qui a pu confirmer l’identité de Saïf al-Islam avant de publier son témoignage, rappelle qu’il s’agit de sa première prise de parole dans les médias depuis 2011. Sud Quotidien a également évoqué cette déclaration, signalant l’importance de ces révélations dans le contexte du procès en cours.

ABDOU NAR DIA.