Usines d’engrais organiques, 1 070 milliards d’importations : Les priorités agricoles de Mabouba Diagne

Le ministre de l’Agriculture, Mabouba Diagne, a présidé ce mardi la célébration des cinq ans de la Dytaes. Lors de cette rencontre, il a évoqué les nombreuses importations de produits d’une valeur de 1 070 milliards de francs CFA. Pour y remédier, il a appelé les acteurs à adopter une pratique agricole plus saine et résiliente, fondée sur l’agroécologie. En ce sens, il a souligné que l’ambition de l’État est d’installer des usines d’engrais organiques.

« Notre pays importe pour 1 070 milliards de francs CFA. Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas accepter de continuer à importer ces produits. Nous croyons fermement que l’agroécologie est la méthode et la stratégie la plus durable pour accompagner non seulement notre pays, mais aussi l’Afrique, vers une agriculture plus pérenne. »

Pour soutenir cet objectif, Mabouba Diagne a rappelé que la Direction de l’Agriculture avait invité la DITAS à participer à une réunion préparatoire de la campagne agricole 2024-2025, une première qui a facilité l’accès aux engrais organiques pour les acteurs locaux engagés dans cette démarche.

Il a ajouté que le Sénégal ne s’arrêterait pas là, car le pays, avec ses 18 millions de personnes, ses 14 régions, ses 46 communes départementales et 557 communes, a pour souhait et ambition d’installer des usines d’engrais organiques, voire organo-minéraux, dans chacune de ses 40 communes départementales.

« Vous avez vu que l’industrie agricole est en train de prendre de l’ampleur. L’élevage est incontournable et l’agriculture est au cœur du référentiel 2050. Les trois composantes peuvent nous donner l’espoir que les engrais ont un bel avenir.

Prenez la fiente de poulet, combinée aux bouses de vache, les coques d’arachide, la balle de riz : vous avez tous les ingrédients pour produire quelque chose de très beau. Ajoutez à cela l’exemple de la ville de Dakar, les abattoirs de la Sogas, les abattoirs avicoles, associés à la production de balles de riz dans la vallée, les coques d’arachide dans le bassin arachidier et dans cinq régions du sud et du sud-est. Nous avons suffisamment de matériaux pour produire des engrais organiques qui soutiennent les bases de l’agroécologie, où l’agriculture, l’élevage et l’arboriculture se rejoindront dans des fermes agroécologiques axées sur le développement durable. »

C’est pour cette raison que le ministre souhaite que cette cérémonie marque un jalon dans la construction d’une agriculture plus équitable et plus résiliente pour le Sénégal et pour l’Afrique.

« Nous venons de participer à une réunion de haut niveau à Nouakchott, où tout le monde se félicitait de l’accompagnement financier d’un milliard de dollars pour soutenir le pastoralisme. Pourtant, lorsque nous voyons nos besoins pour accompagner les petits éleveurs et agriculteurs dans les corridors de transhumance, pour produire la nourriture du bétail, cela dépasse les 2,5 milliards de dollars. Et quand nous constatons les quantités de nourriture que l’Afrique importe 35 milliards de dollars actuellement, ce chiffre atteindra 120 milliards de dollars d’ici 2030. »

KHADRE SAKHO.